Ce que les récipients à vin révèlent sur la politique et le luxe dans l’Athènes et la Perse antiques

Les guerres gréco-persanes, qui se sont déroulées entre 499 et 449 avant notre ère, étaient une série de conflits au cours desquels les cités-États grecques, et en particulier Athènes, ont lutté contre les avancées militaires de l’Empire perse, qui s’étendait à perte de vue. Aujourd’hui, on se souvient d’événements aussi célèbres que les batailles de Marathon (490 avant notre ère) et des Thermopyles (480 avant notre ère). Cependant, les récits historiques de ces conflits nous viennent uniquement de sources grecques, ce qui signifie qu’ils sont inévitablement et ouvertement partiaux.

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Le mystère Mithra

Plongée au cœur d’un culte romain venu d’Iran au musée d’archéologie Saint-Raymond à Toulouse.

MITHRA EN ORIENT

Mithra est un dieu très ancien issu des mondes iranien et indien. La première mention écrite le concernant se trouve dans un traité d’alliance proche-oriental daté du XIVe siècle avant notre ère. Il est, dès cette haute époque, l’une des principales divinités du zoroastrisme, religion pratiquée par certains peuples de l’Iran oriental et d’Asie centrale.
En langue iranienne, le nom de Mithra signifie « contrat ». Mithra est donc un dieu juge, qui apporte prospérité et abondance à ceux qui tiennent parole, et punit ceux qui trahissent.
C’est, semble-t-il, depuis l’Asie mineure, que le dieu gagne l’Empire romain au Ier siècle. On peut supposer que Rome a absorbé, en même temps que Mithra, certains concepts de ce monde gréco-oriental. Il n’est toutefois pas possible d’établir une filiation directe entre le culte romain et ces vénérations plus anciennes de Mithra en Orient. 

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Une nouvelle histoire de l’écriture sur le Plateau iranien

Il y a quelques mois, la presse internationale a fait écho d’une découverte archéologique majeure : un chercheur français, François Desset, est parvenu à déchiffrer l’un des plus anciens systèmes d’écriture de l’humanité, l’Élamite linéaire. Pour le premier rendez-vous du cycle de conférences AGORA ARTEM, François Desset a présenté ses travaux, accompagné de chercheurs de l’Atelier national de recherche typographique, qui collaborent aujourd’hui avec lui pour numériser cette écriture.

Cycle de conférence AGORA ARTEM #1
Mardi 19 octobre 2021, Auditorium du Musée des beaux-arts de Nancy.

JOYEUX NOROUZ 2022 (1401) – 3759 مبارک نوروز

سال نو مبارک

Détail d´un relief de la délégation Lydienne (Apadana, escalier Est) à Persépolis (Takht-e Jamshid).
Détail d´un relief de la délégation Lydienne (Apadana, escalier Est) à Persépolis (Takht-e Jamshid). Photo Phillip Maiwald (Travail personnel, copyleft : Multi-licence avec GFDL et Creative Commons CC-BY-SA-3.0 et versions plus anciennes (2.5, 2.0 et 1.0).

Dès que la nuit est tombée, des fusées partent des terrasses ou des cours de toutes les maisons ; les gens les plus graves prennent un plaisir extrême à courir au milieu des pièces d’artifice qu’ils enflamment eux-mêmes, sans s’inquiéter des robes brûlées, des barbes et des cheveux roussis ; la joie la plus bruyante éclate de tous côtés.

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Shab-e Yaldâ 2021

Joyeux Shab-e Yaldâ.
شب یلدا مبارک

« Le solstice d’hiver était pour nous un moment heureux. Anahita vint me prendre chez moi pour aller au restaurant avec des amis afin d’y célébrer Shab-e Yalda. Nos festivals étaient pour nous, Iraniens, un moyen de nous retrouver pour partager des événements culturels qui faisaient notre identité. C’était vital. Je passai une soirée merveilleuse. Maryam était également présente et elle m’a demandé si je m’étais fait avoir par « mon » Français. »

Extrait du roman La Tulipe et le Coquelicot à découvrir ici.

La Tulipe et le Coquelicot

Ce premier roman est un voyage culturel qui est la toile fond pour des relations amicales et amoureuses entre personnes d’origine différentes.

L’histoire débute à Montréal. Jila et Mael, deux immigrants, échangent sur leurs difficultés dans leur pays d’adoption et leur culture respective. Une amitié grandira au travers d’un lien épistolaire avant de se défaire de manière brutale.

Le vol d’un objet sacré appartenant à Jila l’obligera à renouer le contact avec son ancien ami. Ils vont apprendre à s’apprivoiser et à développer une relation de connivence, lors d’un périple inexplicable en Iran, pour essayer de le récupérer. Jila reviendra seule à Montréal où sa vie reprendra sous un jour nouveau. De son côté, Mael, grièvement blessé, sera dans l’impossibilité de rentrer. Comme pour son amie, son existence prendra un nouveau virage au sein d’une famille iranienne qui le cache et le protège.

Voir et acheter le roman.

JOYEUX NOROUZ 2021 – (1400) 3758 مبارک نوروز

سال نو مبارک

Meïdan-Ark à Norouz.

20 mars. — Fête du nouvel an, Norouz. — « Je me promène de bonne heure dans les allées de Goulistan, comme chaque matin, en attendant le lever du roi, quand je l’aperçois sortant seul de la porte de l’Orangerie. Le chah me fait signe de venir. Je vais à lui. Il tient relevé de la main gauche le pan de sa tunique plein de turquoises ; après un assez long triage, il retire du tas trois des plus grosses, les examine en tous sens et en choisit une plus foncée que les deux autres et de forme plus régulière, qu’il m’offre en me disant : “C’est pour vos étrennes.”

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La « princesse Qâjâr » et le problème des mèmes historiques trompeurs

« Khanum ʻIsmat al-Dawlah » et « Taj al-Saltanah ».
Images recadrées de (à gauche) « Khânom ʻIsmat al-Dawlah » vers le milieu/la fin du XIXe siècle, provenant de la collection de l’Institut d’études historiques contemporaines iraniennes (5216-3 ع), et (à droite) une image du « Taj al-Saltanah » d’Ivanov (Roussie-Khan) datant d’environ 1909/1910. Avec l’aimable autorisation de Women’s Worlds in Qajar Iran.

L’histoire déformée est parfaitement incarnée dans un récent mème viral qui dépeint une princesse persane du XIXe siècle avec des poils sur le visage, et qui affirme que treize hommes se sont suicidés à cause de leur amour non partagé pour elle. Bien qu’il échoue lamentablement sur le plan de la précision historique, le mème réussit à démontrer avec quelle facilité le piège à clics viral obscurcit et éclipse les histoires riches et significatives du passé.

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Avant Indiana Jones, Abraham Hyacinthe Anquetil-Duperron

Avant Indiana Jones et Lawrence d’Arabie il y a eut Abraham Hyacinthe Anquetil-Duperron. Né en 1731, Anquetil fut le premier orientaliste-aventurier : un érudit européen spécialiste de la culture asiatique qui incarnait également l’action audacieuse et héroïque sur le terrain. Sa spécialité était les racines des anciennes religions en Asie. Il a été le premier Européen à traduire l’Avesta, un recueil millénaire d’écritures au cœur du zoroastrisme, l’ancienne foi de la Perse préislamique. Afin d’apprendre à lire la forme de persan vieille de 2000 ans dans laquelle l’Avesta a été écrit, Anquetil a voyagé à travers l’Inde pendant six ans, à partir de 1755. Pendant la majeure partie de cette période, il a vécu dans le port de Surat, étudiant chez les Parsis, une communauté de zoroastriens qui avaient fui leur maison ancestrale, en Perse, des siècles auparavant. Publiée en 1771, la traduction de l’Avesta d’Anquetil fit sensation. La plupart des Européens considéraient encore les écritures hébraïques comme le texte religieux le plus ancien et le plus fiable. La traduction d’Anquetil a confronté les Européens aux écritures zoroastriennes qui étaient anciennes et indépendantes des traditions bibliques. Il a soulevé des questions troublantes sur l’histoire et le caractère unique du christianisme, et a révolutionné la pensée européenne sur la religion.

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JOYEUX NOROUZ 2020 – مبارک نوروز (1399) 3757

سال نو مبارک

Fête du Nowruz en Perse.

« Mais n’oublions pas la gravure de cet article. La fête du Nowrouz ou de l’équinoxe du printemps est très ancienne. En ce jour, le roi de Perse, accompagné de ses ministres et d’un grand cortége, va passer hors de ville la revue de ses troupes. Les chefs des provinces et des villes viennent ensuite lui offrir leurs présents au pied du trône, placé dans une tente magnifique, au milieu d’une grande plaine. Le roi reste plusieurs jours au camp et assiste à des courses de chevaux, qui servent à constater plutôt leur force que leur vitesse. La fête dure près d’une semaine ; le premier jour est le plus solennel : tout le peuple revêt ce qu’il a de plus précieux, et on s’envoie des cadeaux de confitures. » (Xavier de Corlas, La Semaine des familles, samedi 30 décembre 1871)